Héroine du jour

Publié le par Vanaheim

Ben c'est moi, tiens. Enfin, nous. Bref c'est la journée de la femme. Ou plutôt des femmes. Ou plutôt du droit des femmes.

Parce que ceux (ou celles, la connerie dépasse la frontière du genre biologique) qui nous offrent des fleurs ce jour méritent un peu une paire de baffe.

On parle des mariages forcés, des inégalités au travail, des moeurs, des violences, du petit machisme du quotidien (elle est jolie vs il est fort, c'est une salope vs c'est un séducteur, c'est une femme mal dans sa peau vs il brûle sa vie, c'est une mal baisée vs c'est une grande gueule dans le genre d'exemple qu'on peut avoir constamment dans l'interprétation d'actes identiques mais commis par des femmes et des hommes) (et bien sûr, je sais à quel point nos amis hommes (enfin certains sont mes amis, d'autres peuvent bien aller se pendre) sont aussi victimes des clichés mais c'est pas leur journée, chacun son tour, prenez votre ticket les mecs)) mais on arrête avec la célébration festive, fleurie, parfumée et sucrée. C'est pas noël, c'est UNE journée, ce qui est déjà stupide en soi, pour concentrer quelques actions. On n'offre pas un pilulier pour la journée du sida, non ?

Et on rappelera à toutes fins utiles que souffrir d'une inégalité, c'est, à la fois prendre en pleine face à chaque fois où on faute, la norme qui voudrait qu'on soit soignée, douce, mince, fragile, gentille, maternelle (ou femme fatale. Ou bimbo. Ou cruche. Ou carriériste ambitieuse avec le package égoïsme/dents qui raient le parquet/renoncement à la maternité (ben vi, c'est un sacrifice, avoir un enfant est forcément un épanouissement) mais bref que des caricatures plus ou plus dévalorisantes) mais aussi un rappel au consentement d'une norme totalement assimilée où on se soumet aussi fort volontiers à un nombre incroyable de diktats et où on peut condamner d'autres femmes (qui ne sont pas toutes des copines, certes mais les femmes entre elles ne sont pas plus pestes que de nombreux hommes, ça AUSSI faut arrêter. Y a des gens qui savent se tenir et d'autres non) pour les mêmes raisons qui font qu'on est discriminées.

Donc des femmes ont le droit si elles le veulent d'être des grosses cradingues et ça ne fera pas d'elles des garçons manquées, des frustrées, des femmes qui ont renoncé à la féminité ou whatelse mais des grosses cradingues.

(et ça c'est mal d'être cradingue, qu'on soit homme/femme/cochon d'inde)

Et pour nos amis les blaireaux d'hommes qui auraient quelque chose à dire sur la contraception, la maternité ou l'avortement, à part si vous êtes en négociation directe avec votre compagne (et là, ça ne regarde que votre vie perso et votre capacité à avoir choisi une femmes intelligente ou une grosse connasse), merci de fermer votre gueule. Quand vous saignerez tous les mois en vous demandant si l'ovule de votre utérus a décidé d'accepter un spermatozoïde (qui est parfois passé par accident, ce petit fourbe, on rappelle que le risque zéro n'existe pas) qui peut potentiellement changer le cours entier de votre vie (sans parler des prochains 9 mois), vous aurez peut-être le droit de l'ouvrir mais en attendant, ce qui passe (et se passe) dans notre vagin ne regarde que nous et va adopter un syrien si tu trouves que l'avortement c'est tuer un futur Mozart, bordel.

Bref, même si être féministe est une insulte alors qu'être humaniste c'est vraiment trop top de la life du vivrensemble mixte égalitaire du partage convivial, il est quand même bon de rappeler que bien souvent, si le fond du propos gène, c'est qu'un connard se planque.

Voilà moi aussi je suis trop une contestaire militante  du clic internet qui proclame sa vérité qui dérange et maintenant je vais aller m'épiler, ça m'agace de ne pas avoir la peau douce et punaise je suis énervée qu'est ce qui se passe, ahaaa c'est le syndrôme pré-menstrueeeel.

Plop.

(c'est le bruit du pot de glace qu'on ouvre avec toute la force de ses petits bras)

Publié dans Bavardages

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article