Wonderwaaaaall

Publié le par Vanaheim

J'ai envie de raconter ma vie*.

Hier, dans le métro, un mec jouait de la guitare en chantant. Que du très banal pour quiconque est habitué à la ville, aux transports et aux autoentrepreneurs musiciens (je ne vois pas comment le dire autrement). Parfois, certaines connaissances m'ont fait remarquer que "oh, celui là est dans mon école de musique" pendant que d'autres ont souligné "qu'il faisait c..... ce roumain" (mais généralement, ce n'est pas le même instrument, la Roumanie n'a pas l'air d'aimer la guitare, un comble pour une peuplade (dont les frontières sont ici très très mal délimitées, le roumain étant possiblement gitan, du voyage, rom, tzigane, ouzbek, ou je sais pas quoi mais généralement de l'Est et à l'étiquette trop floue et mal connue) dont on sait que le manouche est issu (ou environ. Par là. Par là...)). Mais là c'était bien une guitare et un guitariste au faciès douteux en terme d'attribution. Et puis son répertoire de pop rock 70/90's (et son accent très "Touday iz gonna be ze dayyyy") pouvait bien laisser de côté son faciès.

Bref.

Ce qui était le plus surprenant dans tous ça, c'est qu'il avait les défauts du guitariste débutant : la rythmique pas très très carré (mais ça, ça arrive même aux meilleurs d'entre nous de ne pas garder le rythme même en 4/4) et surtout qui variait en fonction de la ligne de chant (personne ne sait faire deux choses en même temps. PERSONNNE. Devoir secouer la main de manière harmonieuse et régulière sur des cordes et chanter à une autre allure nécessite un apprentissage, pour tous), LE défaut du mec qui commence à s'accompagner à la guitare.

Et pourtant il était là, à continuer son truc, avec des pauses, des accélérations et des ralentissements plus ou moins flagrants (j'ai pas un métronome à la place du coeur non plus) et ça c'était cool. Nul mais cool. Drôle et mignon et cool. Et bon sang, pourquoi moi je me prends la tête avec toujours avoir plus  d'exigences alors que bordel, je sais que je ne deviendrai pas concertiste et que bordel, je pense aimer assez les gens pour leur épargner un truc pas parfait ? Et si je les aimais pas assez et moi assez pour balancer un truc pas parfait, hein hein hein ? Non mais pourquoi je m'inflige cette tyrannie de vouloir faire les choses bien ? Et si je faisais des choses nulles et que ouais  c'est nul mais je m'en fous, j'aime bien ?

Nan c'est pas nouveau même si finalement, je ne fais même pas appel à la tolérance de ceux qui écoutent mais a ma propre indifférence vis à vis d'eux.

Ca ne dérange pas tant que ça plein d'individus d'être complètement bruyants, cons, sales (non exhaustif et pas forcément cumulable, on n'est pas obligés de tout avoir non plus), ce n'est pas qu'un manque de prise de conscience, ça peut être aussi une capacité à se détacher de certains impératifs.

Bon, je vais continuer à me laver mais maintenant je vais devoir m'en foutre de certains comportements potentiellement polluants.

OUAIS je vais continuer à envoyer des textos inutiles.

 

 

 

*Mon fidèle récepteur de texto que j'envahis parfois d'anecdotes inutiles étant en périple russe, j'ai du développer des stratégies diverses et variées pour canaliser ce flot de verbiage incessant. D'autres gens ont donc subitement reçu sur leur téléphone de nombreux propos existentiels, naïfs, cocasses, futiles, incompréhensibles et le plus souvent absurdes, des partenaires de pratique m'ont vue plus bavarde (pardon, encore plus bavarde) et moi-même je me suis mise à regarder en replay (Henri Plee, hihi, c'est quand même drôle) certaines émissions complètement connes (quoi, Les reines du shopping ? Une bande de nanas payées pour faire les boutiques et se faire casser pour ça  pendant qu'une bombasse se reposant sur ses lauriers juge de ce qu'il est bon ou pas de porter pour soi ?) pour avoir quelques sujets de conversation avec des créatures dont je n'aurais pas jugé utile la conversation (bordel, quel mépris envers ceux qui nourrissent une passion pour les franges et l'imprimé léopard alors que moi-même je nourris une passion fort peu secrète pour les paillettes) et j'ai usé encore plus le parquet de certains musées pour remplir d'autres pages.

Je ne suis pas sûre d'avoir du coup pris la résolution de tout simplement me taire ou de me (re)mettre à la méditation, j'ai juste accumulé encore plus de données à restituer.

(je suis assez fière de cette note de bas de page plus longue que le texte lui-même, ça ressemble aux pires ouvrages obscurs)

Publié dans Bavardages

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